lundi 26 mai 2008

Mon mai 68... à moi ! (avant que ça ne soit plus d'actualité)

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à 1 mois de mes 12 ans

en classe de 4 ème

Quand je pense à cette période, les toutes premières choses qui me reviennent, ce sont les soirées passées dans le jardin (c’était un très beau mois de mai) avec mes parents et nos voisins à écouter la radio et discuter des nouvelles du jour.

Ces voisins habitaient Paris et ne venaient à la campagne que le WE, mais ils avaient quitté Paris assez rapidement après le début des "événements"... leur fils (16 ans à l’époque) était resté à Paris ; il allait au Lycée Buffon et avait eu l'occasion de prendre contact avec une matraque de CRS...pour moi, c’était une sorte de héros !

Ce qui revient surtout, c'est l'effervescence, l'excitation...

C'était une période exaltante... il se passait quelque chose... mes parents étaient rayonnants : les étudiants et les ouvriers ensemble en train de renverser quelque chose ... il se passait vraiment ce que l'on n'avait pas osé espérer... les années de Gaulle allaient enfin se terminer... le monde changeait...


à 60 km de Paris, il ne se passait rien... au début du moins... ensuite, l'essence a manqué et aussi : le sucre, le riz, l'huile (bizarre, je ne pensais pas qu'il s'agissait des denrées de base en France)... nos voisins avaient acheté/emmagasiné quelque 20 litres d'huile, 10 kilos de sucre et autant de kilos de riz...

au lycée (et oui, certains établissements étaient des lycées de la 6ème à la terminale), classe de 4ème... au début, il y avait encore cours et les avis étaient partagés (selon les idées des parents, ce qui est normal à 12/13 ans)... puis les profs ont commencé à manquer, puis nous ne sommes plus allées en cours (mon lycée n'était pas encore mixte)... puis il n'y a plus eu de ramassage scolaire... ma mère était d'ailleurs furieuse de ne pas avoir été remboursée pour le car et pestait en disant que la société (privée) de cars avait fait de l'argent sur le dos des parents et de mai 68…

à l'époque, on entendait les noms de Jacques Sauvageot, Alain Gesmard, Daniel Cohn-Bendit... à la radio, nous découvrions Christian Brincourt (sur RTL, alors qu'à la maison, nous ne jurions que par Europe n° 1).

Même si à l'époque nous n'avions aucune idée de la portée de cette révolte, nous sentions bien que les choses changeaient et allaient continuer à évoluer. D’ailleurs, des événements similaires se déroulaient dans les pays occidentaux avec plus ou moins de violence.


L’année suivante, mon père m’a emmenée voir If de Lindsay Anderson, Palme d'Or Cannes 69 (filmé durant mai 68). Film prenant marquant bien la vétusté des institutions britanniques et la révolte de la jeunesse en quête de liberté. Première apparition de Malcolm McDowell, qui reste mythique pour moi.



Puis, en 1970, sortie du film « Des fraises et du sang », Prix du jury Festival de Cannes. Je l’ai revu il y a peu de temps et, bien que le film ait un peu vieilli, il décrit bien l’atmosphère de l’époque, l’importance de la libération sexuelle et la révolte de la jeunesse contre tout ce qui brime toutes les formes de liberté. J’ai de nouveau vibré à l’unisson de « All we are saying is give peace a chance » lorsque les policiers interviennent de façon brutale dans le gymnase où les étudiants pacifiques occupent l’université en reprenant les paroles de John Lennon.

L’époque était à la politique et on était fier d’être « engagé ». C’était avant le culte de la réussite (professionnelle et financière), c’était le temps des belles idées !

On entendait parler d'autogestion, PSU, Michel Rocard, Alain Savary...


Allaient venir ensuite Actuel (1970 à 1994, avec 3 ans d’absence), plusieurs numéros du Catalogue des Ressources, le Salon Marjolaine (33ème édition en novembre 2008), Charlie Mensuel et autres... (on en reparlera)

et tout cela a marqué ma vie de façon indélébile...

crédit photographique : je ne sais plus où j'ai trouvé les photos - désolée !
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

I love Mai 68
Signé : Paris Hilton