lundi 29 septembre 2008

Choc de ma vie ce midi !

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Pourquoi personne ne m'a informée du décès de Paul Newman ?


Je l'apprends par hasard en voyant : Paul Newman 1925-2008
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Instantanément, mon instinct de privé (au sens Philip Marlowe) me dit qu'il s'est passé quelque chose ! Imaginez le choc !





Pas le temps maintenant, mais je vais bientôt vous parler de "Hud". Et pas seulement pour avoir l'occasion de mettre la photo du beau Paul !



Discover B.J. Thomas!

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lundi 22 septembre 2008

Réaction tardive ? Non ! Publication tardive du post ? Oui !

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Vu (je ne sais plus quand) au zapping de Canal...

... une émission sur TF1 s'appelant : "Voyage de Sa Sainteté le Pape Benoit XVI en France"

Déjà, l'autre matin, j'avais entendu un responsable de la circulation à Paris parler de l'arrivée de Sa Sainteté à la radio.

Je suis fort choquée d'entendre ces mots dans la bouche d'un fonctionnaire (choquée également, mais beaucoup moins étonnée de la part de TF1).

Pour moi, Benoit XVI (en plus, c'est même pas son vrai nom !) est pape et c'est sa fonction. L'appeler Sa Sainteté sous-entend que celui qui parle est catholique et le fait d'être croyant relève, pour moi, de l'intimité pure et n'a pas à être étalé au vu et au su de tous.

Je n'ai jamais appelé un curé "mon père", ni une religieuse "ma soeur" ou "ma mère". Il faut dire que je suis parfaitement athée, n'ayant même pas subi le baptème (merci à mes parents de m'avoir laissé le choix)...

Sa Sainteté le dalaï-lama
Sa Sainteté le pape Benoit XVI
Son Altesse sérénissime le prince Albert II
Sa Majesté la reine Elizabeth II
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Voilà quelques exemples d'une façon de s'exprimer qui me gêne au-dessus de tout. Cela me semble représenter un attachement ridicule et archaïque à des "traditions de déférence" qui mettent ceux qui emploient ces mots en condition de sujet (dans le sens "assujetti") consentant et inférieur...

Pour moi, ce n'est pas là que réside le respect, et encore moins la politesse. Il s'agit plutôt d'une espèce d'hypocrisie mâtinée de : savoir-vivre ? respect des convenances ? bonnes manières ? (voir du côté de Nadine de Rothschild ou de Stéphane Bern). En tout cas, moi, je n'adhère pas.

Je sens bien la laïcité de notre république s'éloigner petit à petit et le mélange des genres s'installer. Cela me perturbe énormément, moi qui, étant ado, aurait voulu, par principe, que les jours fériés religieux soient travaillés. Quel sentiment d'injustice j'avais ressenti quand les élèves catholiques de la classe de 6ème avaient manqué les cours pour cause de retraite (un truc lié à la communion, solennelle ou l'autre, je ne sais pas) ! A l'époque, j'avais même la nostalgie de l'époque des querelles instituteur/curé...

Je suis devenue plus tolérante, mais je pense définitivement que la religion relève de l'intime et ne regarde que soi.

OK pour la "laïcité positive"... "Une laïcité qui respecte, une laïcité qui rassemble, une laïcité qui dialogue et non une laïcité qui exclut et qui dénonce", citation du résident de la république.

Et bien, pas besoin de religion pour arriver à cela, et libre à chacun de croire à un dieu, une idée, un animal, la nature et, pourquoi pas, de croire à ... l'homme, tout bêtement !

«Dans la transmission des valeurs et l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s'il est important qu'il s'en approche, parce qu'il manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance», dixit l'hyper-président.

Arrrggghhhh !!!!

La pensée sans religion serait inférieure à la pensée religieuse. Tiens donc !

A Riyad, capitale d'un royaume islamique, le même hyper-président a déclaré « Dieu est au cœur de chaque homme. »

Déjà, Dieu n'est pas en moi, je le saurais ! Et puis, je refuse que l'on dise que ma pensée ou mes valeurs pèsent (pour éviter un deuxième valent) moins que celles d'une personne croyante. Elles ont tout autant de valeur (encore ! cherchons un synonyme : mérite, qualité, portée, signification, importance ?), ni moins, ni plus.

Bref, je suis agacée, énervée, etc. surtout quand j'entends en fin de visite du "souverain pontife" (j'aime aussi beaucoup ces mots), reçu en grande pompe par un récidiviste du divorce et son épouse, que ce même pape réprouve le divorce et bien d'autres choses, et je me dis que c'est vraiment l'avènement de l'hypocrisie tous azimuts...

I'm sick and tired of hearing things from up-tight short-sighted narrow-minded hypocrits.
John Lennon, Working-class hero



Discover John Lennon!

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lundi 15 septembre 2008

La musique adoucit les moeurs !

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Vrai ? Pas vrai ?

En tout cas, la musique adoucit mes moeurs à moi, ou plutôt, la musique me fait fondre et me fait croire à la bonté de l'homme (en général).






Munie d'un enfant d'âge assez avancé (21 ans) et de taille adulte - enfant dévoré par la musique qu'il crée sans arrêt dans sa tête - me voici donc, par un dimanche après-midi fort ensoleillé, en route vers le paradis du musicien.

L'enfant, ne sortant de sa caverne (sa chambre en l'occurrence) qu'épisodiquement et donc peu habitué aux effets de meute, se déclare tout de go agressé par la foule compacte envahissant les allées du salon. Bon, ça commence bien !

Finalement, oui, ça commence bien puisque l'on arrive presque directement sur le son virtuel qu'il pratique quotidiennement... Auparavant, nous aurons entendu/écouté un trio de cuivres du meilleur effet.

Musique virtuelle, donc logiciels et matériel hors de (ses) prix. Stages de MAO (musique assistée par ordinateur) ultra pleins. Tiens, tiens ! il n'est donc pas seul à s'y intéresser...

Stand de Fender : démo de Stratocaster en live. Wow ! tout le monde ici a l'air super doué...

Quand on prête attention au bruit qui règne dans le Hall 4 du Parc des Expositions, on n'entend qu'un brouhaha indistinct, mais quand, au détour d'un stand, on tombe sur un accordéoniste (superbe accordéon bois et pas un accordéon musette tout clinquant) dont les doigts volent sur clavier et boutons, sur des percussionnistes inspirés, un joueur de cornemuse ou autre, on n'entend plus le bruit de fond, et l'on peut déguster, sans même être gêné, le concert impromptu.

Il y a aussi les concerts prévus (compris dans le prix d'entrée). Nous avons donc vu et écouté Caravan Palace. Je ne connaissais pas, mais je les ai trouvés très bien sur scène et je vais explorer leur discographie au plus vite.

Oui, c'est Caravan Palace tout petit au fond !





Mais ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'opération "Osez la musique".

Prenez un percussionniste, ajoutez un groupe de personnes n'ayant jamais joué, choisissez-les entre 4-5 ans et 60-65 ans (attention, je n'ai pas vérifié les âges). Pendant 40 mn, le percussionniste leur apprend une séquence.

Faire de même, simultanément, dans d'autres ateliers avec les cuivres, les claviers, les guitares, les voix, etc.

Tous ces ateliers se déroulent dans des "aquariums" : on peut voir et entendre les musiciens novices.

Le but est de réunir tous les groupes une fois leur séquence au point.

Voilà donc, en un seul lieu : les cuivres (auxquels participe un adjoint de la mairie), les claviers, les percussions, les guitares, un groupe d'enfants qui va chanter, une chanteuse (une vraie), ... Explication à tous de ce qui va se passer, présentation du chef d'orchestre et puis, ça commence.

1er essai : tous accompagnent la chanteuse sur We will rock you (Queen). Il y a un vrai plaisir sur les visages et une belle concentration pour suivre le rythme. Premier essai concluant, on reconnaît l'air facilement, le rythme est plutôt respecté, les gens massés autour de l'aquarium applaudissent et tout le monde a l'air heureux.

2ème essai : alors là, tous ont pris confiance et se lancent en pro dans l'interprétation (exécution me paraissait à double tranchant !!) du même morceau, le faisant durer. Enthousiasme dans et autour de l'aquarium.

Je me suis aperçue que, tout au long des 2 morceaux, j'avais le sourire banane, la tête bougeant en rythme (ah ! les faux teckels à l'arrière des voitures...) et le pied battant allègrement la mesure... avec, vers la fin, une petite larme à l'oeil. Plus de barrière entre tous ces gens, petits et grands, fiers d'avoir réussi quelque chose ensemble... Décidément, la musique adouc...

Ensuite, nous avons swapé le concert final Sanseverino et Didier Lockwood (pour cause d'épuisement dû principalement à la foule - et aussi à un mini déménagement la veille) et nous sommes repartis, oreilles bruissantes (!!) et sourire benêt aux lèvres.

Le fils musicien virtuel : un peu dégoûté de voir qu'il y a tant de monde intéressé - moi, contente qu'il ait compris que les places sont chères (il y a de la concurrence sur le marché !!) - mais lui, la tête remplie de nouvelles choses entendues...

... après une heure de route (dans le sens Paris-sud, c'est tellement mieux le dimanche soir), l'enfant des cavernes s'est de nouveau attelé à son clavier d'ordinateur et a passé des heures à triturer les sons pour que, quand ils sont assemblés, ils ressemblent à la musique qui est dans sa tête.

Tout ça l'a troublé : trop de choses en trop peu de temps, mais cela a relancé la machine...

Quant à moi, je me demande si je ne deviens pas fétichiste... des pieds !
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jeudi 11 septembre 2008

Vous avez remarqué ?

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... je suis une accro des numéros 1 (magazines, surtout) !


J'ai d'ailleurs l'intention de les rassembler prochainement (après une fouille - au sens archéologique du terme - du grenier, du garage et autres lieux de perdition - m'y retrouverai-je dans les différentes strates ??).

Qu'en ferai-je ensuite ?
  • une vitrine (pas terrible !),
  • une expo à la salle des fêtes de ma ville (un peu ringard aussi, non ?),
  • un post dans mon blog (ça pourrait être intéressant dans la mesure où certaines de mes acquisitions n'ont pas dépassé les 2 ou 3 numéros, et, parfois même, le premier fut aussi le dernier !!)
A suivre, donc !
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mercredi 10 septembre 2008

Wesh, j'étais la première ce matin !

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7h50 - maison de la presse - je demande Siné Hebdo...

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c'est quoi ? je ne sais pas, tout n'est pas déballé...

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moi : ça ressemble à Charlie Hebdo (pas grave puisque inconnu au bataillon)

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ça y est, j'ai trouvé !

Eh me voilà donc une précurseuse en ma ville (un seul marchand de journeaux, donc...) !

Yessss!!!!!
(franchement, où mets-je mes points d'honneur ? un peu ridicule peut-être ? mais j'assume bien pire parfois !)


à noter, le sous-titre de Siné Hebo :

L'indiscipline aveugle et de tous les instants fait la force principale des hommes libres.
Alfred Jarry

mardi 9 septembre 2008

J'ai encore craqué !

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Décidément, rien ne me retient ! Dès que mes finances sont plus favorables, ou, du moins, moins défavorables, je me laisse aller : et une petite commande en ligne, et un petit passage dans le rayon livres de l'hyper...

Résultat : ma PAL prend de la hauteur (physiquement surtout, quoique... !)

Me voilà aujourd'hui avec :
  • La révolte des accents, Erik Orsenna (normal, fan de grammaire, j'ai déjà lu 'La grammaire est une chanson douce' et 'Les chevaliers du subjonctif')
  • Un enfant de l'amour, Doris Lessing (complètement inconnue pour moi, mais curiosité et prix Nobel obligent)
  • Le roman russe, Emmanuel Carrère (je comble mes lacunes)
  • Le chantier infernal et autres nouvelles ,Woody Allen (comment résister à l'auteur et puis en plus, c'est pas cher, c'est un Librio !)
  • La cuisine rapide : 1001 recettes (comment résister à un bouquin de cuisine ? Je peux très difficilement, surtout quand les photos sont belles, que les recettes me paraissent sympa et qu'il coûte moins de 10€)
Et en attente :
  • Simply Baby: 20 Special Handknits for Baby's First Two Years, Debbie Bliss (eh oui, on peut tricoter en lisant !)
  • Rancid Aluminium, James Hawes (pourquoi lire en français ce que l'on peut lire en VO ? Il s'agit de 'Pour le meilleur et pour l'Empire")
  • A white Merc with fins, James Hawes (pourquoi s'arrêter en si bon chemin?)
  • Dead long enough, James Hawes (et hop, la totale !)

Et encore, je ne vous raconte pas tout !!











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lundi 8 septembre 2008

Faut-il avoir peur ? ... (petit post inutile)

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... de toutes les Edwige ?


C'est vrai, ça, les pauvres Edwige doivent se sentir vraiment mal.

Certes, leur prénom est phonétiquement sur toutes les lèvres. Cela devrait flatter leur ego. Mais que de mal en est dit ! Que de personnes furieuses ! (moi, la première !)

Bref, je pense à elles !
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Maria Dolores

.Je me suis longtemps (trop longtemps!) demandée comment aborder cette critique. Mon but : donner l'envie de lire ce livre (que j'ai beaucoup aimé) sans trop raconter l'histoire. J'en suis à la troisième version de cette critique et, ayant largement dépassé le délai acceptable, je poste !

La mère des chagrins, Richard McCann

Ce livre rassemble une dizaine de chapitres/textes qui peuvent se lire séparément (ils sont d'ailleurs parus dans différents journaux). La façon dont ces textes sont assemblés reprend le schéma propre aux souvenirs : on raconte une événement, puis on revient sur un point qui, après coup, paraît important pour comprendre, et les souvenirs se chevauchent. Cela donne à ce livre un ton très naturel et très vivant. Il semble que l'auteur nous dise, tiens ! j'avais oublié, mais il s'est aussi passé ça ...

Bref résumé : une famille dans la banlieue proprette de Washington durant la guerre froide (l'image même du bonheur américain vanté dans les réclames de l'époque) : le père, la mère et les 2 garçons, Davis l'aîné et le narrateur.



Les personnages

  • Le père : il essaie d'être le père de ses 2 garçons, mais comment ne pas préférer l'aîné, Davis, qui pêche au narrateur qui découpe des images de papier à habiller et qui est si collé à sa mère,...
  • La mère : accrochée à son enfance/jeunesse dorée, elle pleure sans cesse sur son sort qui lui a fait perdre les belles choses de son enfance. Elle ne semble pas particulièrement aimer être mère, si ce n'est pour avoir un miroir magique lui disant qu'elle est la plus belle, la plus élégante, ... et ce miroir, c'est le narrateur...
  • Le frère aîné, Davis : durant l'enfance, sa mère le rabaisse et ne s'occupe pas de lui, mais il paraît au moins avoir un rapport privilégié avec son père.
  • Le narrateur : il se débat entre l'emprise de sa mère et le reste de la famille avec lequel il voudrait se fondre. Il envie le rapport de son frère avec leur père, à qui il veut faire plaisir et dont il veut se faire aimer, mais ses tentatives échouent...
La mère est toxique pour ses deux enfants (dirait certaine psy que je connais) : elle rabaisse son fils aîné et phagocyte le cadet, qui est SA chose, sa prolongation.

Et cette mère crée une réelle souffrance qui poursuivra les 2 garçons dans l'âge adulte.

Tous les résumés et critiques que j'ai lus sur ce livre insistent sur l'enfance du narrateur.

Moi, ce que je retiens, c'est moins l'enfance proprement dite que son impact sur la vie adulte des deux garçons : le frère paumé qui brûle sa vie d'adulte et l'auteur qui se livre à un combat intérieur incessant, le désarroi des deux garçons. Le narrateur ressent en plus une certaine culpabilité par rapport à son frère, Davis, en raison du rapport, qu'il pense privilégié, que lui-même a eu avec sa mère.

Avec le temps, l'idéalisation s'efface peu à peu et sa mère devient une femme à ses yeux ; il comprend le mal qu'elle leur a fait, et il la voit finalement comme une vieille femme un peu ridicule car toujours cramponnée au souvenir du bonheur de sa jeunesse insouciante.

Bref, c'est un roman émouvant, touchant, qui parle pudiquement de la difficulté à être soi-même pour soi et non pas pour un autre (les autres), de la difficulté à surmonter la charge mise sur nos épaules par nos parents, de la difficulté à ne pas culpabiliser pour tout ce qui se passe autour de soi, du SIDA.

Tout le poids de l'enfance qui se fait sentir au fil des années... que l'on doit secouer de ses épaules pour arriver à être soi...



J'encourage chacun à lire cette Mère des Chagrins.


P.S. Le livre était entouré d'une bande faisant de la pub pour des livres sur l'enfance dans la collection Points. J'ai bien sûr commencé à acheter et lire certains titres. Suite au prochain numéro...
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samedi 6 septembre 2008

Deuxième tome...

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L'auteur : c'est toujours Jürgen Nefzger, né en Allemagne et vivant et travaillant à Paris. Depuis le début des années 90, il porte un regard sur les mutations du paysage.

L'ouvrage : Hexagone - 2. Le paysage fabriqué - Paysages périurbains et de loisirs 1995-2000

Si le premier livre contenait uniquement des photos en N&B, celui-ci est en couleurs et, de nouveau, Hexagone oblige, toutes ont été prises en France. Il s'agit de nouveau d'un témoignage, ou plutôt d'un état de lieux.

Premier cliché - comme dans le premier tome, il s'agit d'un autoportrait. Autant celui du 1er tome faisait dans la dérision (façon touriste) et la distanciation, autant celui-ci me paraît plus sombre et plus parlant. Une route de campagne, sur la gauche un tas de gravats et le photographe penché, la tête dans un seau... pour ne pas voir ?

Les photos sont en couleurs, mais les couleurs n'apportent ni vie, ni gaieté. Le tout reste pour moi très pessimiste.

Plages mazoutées, marée noire, raffinerie de pétrole, dégâts de la tempête de l'hiver 2000, décharges, sacs en plastique à l'assaut des arbres, maison en ruines, ...




D'autres clichés montrent la présence de l'homme, mais pas les dégâts ; simplement la présence et tout n'est pas laid : les empilements de cagettes jaunes sont plutôt photogéniques, non ?





et les rangées de chariots de supermarchés bien alignées,



et l'exposition de piscines individuelles,


et la modernité de l'agriculture actuelle, ...







Dans ce tome, l'homme est la plupart du temps absent des clichés, sauf trois ou quatre : ramasseurs de mazout, - véliplanchiste sur fond de tours de refroidissement, joueurs de golf, baigneurs, ..., mais l'oeuvre de l'homme (si l'on peut dire !) est omniprésente.

Ah, il y a une photo qui me touche particulièrement. La voici :


Je vous explique : mon père travaillait dans la France entière et jusqu'à mon entrée à l'école à 6 ans, ma mère et moi sillonnions les routes avec lui. Il travaillait souvent dans le sud, et étant basé en Seine-et-Marne, la route que nous prenions le plus souvent était donc la fameuse RN 7. Les stations-service s'y succédaient, les nombreuses enseignes également : Esso, BP, Total, Fina, Shell, Antar, Mobil, Avia, Elf...

A l'arrière de la voiture, le regard au bord de la vitre arrière, je passais en revue toutes ces aires colorées et familières. Puis, mon père a pris l'A6, comme tout le monde et moi, je ne le suivais plus que pendant les vacances scolaires. Et quand nous prenions la N7, nous voyions ces petites stations disparaître... non, pas disparaître, mais péricliter les unes après les autres, vitrines cassées avant d'être murées, des herbes folles envahissant le parking et les pompes, le sol en béton se soulevant par plaques, les graffiti, le feu parfois... Puis il est arrivé la même chose aux routiers et petits restaurants, puis des villages déviés ont perdu une grande partie de leur population...

Bref, j'ai la nostalgie de ces petites stations et de tous ces endroits sinistrés, et j'ai souvent pensé les prendre systématiquement en photo, sans toutefois passer à l'action...

Bien que gardant une certaine distanciation, il me semble que les photographies de ce livre sont plus "sensibles" et que Jürgen Nefzger y est plus critique que dans le premier livre.

La dernière photo : un véliplanchiste seul devant les quatre tours de refroidissement de la centrale nucléaire Carrenom. Est-elle optimiste ou pessimiste ?

Cela ne dépend que de nous...
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