dimanche 9 mars 2008

Chanson du matin... chagrin ?

J'ai toujours une chanson en tête le matin, dès que je me lève. Je dois avouer qu'il s'agit souvent de chansons nulles (en tout cas à mes yeux), mais revenant à mon esprit (dérangé ?) malgré moi.
  • Le folklore américain, Sheila
  • J'habite en France, Michel Sardou (j'ai toujours détesté Sardou)
  • Je suis, Nicole Rieu (mais qui s'en souvient !??)
  • les nains de Blanche-Neige rentrant du boulot (j'aime pas Disney)
Voilà le style de niaiseries que je peux avoir en tête sous la douche !

Mais il y a quelques jours, voilà ce qui m'est revenu :

Mon mal vient de plus loin. À peine au fils d'Égée
Sous les lois de l'hymen je m'étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi,
Athènes me montra mon superbe ennemi.
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler.
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D'un sang qu'elle poursuit tourments inévitables.
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l'orner ;
De victimes moi-même à toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée.

C'est là que je me suis arrêtée.
Pas mal pour cette tirade de Phèdre apprise en 1970.

Bon, d'accord, j'ai mis le temps d'une douche pour me souvenir que
c'est dans les flancs des victimes que l'on doit chercher sa raison égarée.
Ce qui est quand même un peu limite, non ?

La suite ne m'est pas revenue, mais je l'offre en prime à tout lecteur.

D'un incurable amour remèdes impuissants !
En vain sur les autels ma main brûlait l'encens :
Quand ma bouche implorait le nom de la déesse,
J'adorais Hippolyte, et le voyant sans cesse,
Même au pied des autels que je faisais fumer.
J'offrais tout à ce dieu, que je n'osais nommer.
Je l'évitais partout. Ô comble de misère !
Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père.
Contre moi-même enfin j'osai me révolter :
J'excitai mon courage à le persécuter.
Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre,
J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre ;
Je pressai son exil, et mes cris éternels
L'arrachèrent du sein, et des bras paternels.
Je respirais, Œnone. Et depuis son absence,
Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence ;
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais les fruits.
Vaines précautions ! Cruelle destinée !
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J'ai revu l'Ennemi que j'avais éloigné :
Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.
Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C'est Vénus toute entière à sa proie attachée.

La mémoire est quand même surprenante. Parmi toutes les chansons entendues, ce sont celles que je n'ai jamais appréciées, mais beaucoup entendues qui reviennent (comme tout Claude François que j'ai toujours détesté, mais dont les chansons me reviennent à l'improviste).

Je chantonne également souvent :
  • L'été indien, Joe Dassin
  • l'air du dessin animé L'araignée (Spiderman pour les plus jeunes)
  • Mon petit lapin a bien du chagrin
  • L'Internationale
  • la pub de Dim
  • La bande à Bonot, Joe Dassin (encore !!)

Vous remarquez l'étendue infinie de ma culture !! (eh oui, c'est ça aussi, la culture !)



Autre bizarrerie de ma mémoire -
Il m'est également arrivé de vouloir jouer au piano un air étudié lorsque j'étais jeune. Après quelques tâtonnements, le début arrive, quelques lignes/pages se jouent
rapidement sans problème et puis, d'un coup, c'est le trou noir : les doigts ne savent plus quelques touches choisir. Je reprends alors la partition et cela devient un déchiffrage pénible (bon, ça faisait quand même dans les 20 ans que je n'avais pas joué Golliwogg's Cake Walk de Debussy !!).

La mémoire des gestes peut donc être totalement séparée de l'esprit et quand la réflexion se met en marche, les doigts ne suivent plus.

Il m'est même arrivé une fois de ne plus savoir "faire mes lacets" car j'avais essayé de décortiquer le geste.

Dites-moi franchement : c'est grave, docteur ?
.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Rassurée de voir que je ne suis pas la seule à fredonner en boucle des chansons débiles d' hier et d' aujourd'hui!!!!

Anonyme a dit…

Etant le témoin privilégié de tes "fredonnages" quotidiens je me permets d'ajouter à ta liste "dans son vieux pardessus râpé... " et "aglaé et sidonie".
Voilà, voilà je délationne
Le Corbeau